La désocialisation
Un entourage réduit et une grosse déprime ? Vous êtes un bon candidat à la désocialisation.
Introduction
En France en 2007, environ 100 000 personnes vivent à temps complet dans la rue. 300 000 autres sont en situation de grande précarité, n'ont pas de logement stable et vivent de petits boulots. Un SDF sur trois travaille. Selon Patrick Declerck, la plupart des grands désocialisés ont vécu des traumatismes lors de leur enfance. La dépendance envers l'alcool est liée à la désocialisation. L'alcoolémie moyenne de la population en consultation de Nanterre, a été estimée à l'équivalent de 4 à 5 litres de vin par jour et par personne. Le collectif des « Morts de la rue » estime l'espérance de vie dans la rue autour de 50 ans. Mais on dit aussi que la durée de vie moyenne dans la rue se situerait entre cinq et sept années. Selon un sondage BVA réalisé fin 2006, un Français sur deux aurait peur de devenir un jour SDF... (cf en annexe pour les références des chiffres)
Quels sont les processus qui mènent l'exclusion sociale ?
Selon certains, les exclus seraient les victimes d'une économie productiviste et inhumaine. Ou bien ce serait une trop grande précarité matérielle qui mènerait l'être humain à la rue. « SDF » est l'acronyme de « sans domicile fixe »... Le chômage, la pauvreté, le manque de logement sont ainsi les premières causes qui viennent à l'esprit lorsque l'on parle d'exclusion. Les solutions seraient donc, créer du travail pour tout le monde, aider financièrement les pauvres, reloger ceux qui vivent dans la rue. Pourtant, dans le monde, il existe des endroits avec moins de travail, moins de richesses, moins de logements et... moins d'exclusion.
La forme d'exclusion traitée ici est la désocialisation. Je pense qu'en faisant de la désocialisation un problème essentiellement matériel, notre société fait erreur. Un diagnostic inexact qui oriente vers des solutions inadaptées. Ce document propose une vision des mécanismes de la désocialisation. Le sujet est, non pas que faire avec les déjà-exclus, mais plutôt, mieux comprendre pour mieux se protéger.
1 - Les deux précarités
La pauvreté, le chômage, le manque de logement... la précarité matérielle est souvent citée comme cause d'exclusion. Cette idée paraît confirmée par la provenance de milieux précaires d'un grand nombre de SDF. Et de fait, chacun imagine aisément la difficulté qu'il aurait à rester intégré s'il était un jour confronté à une misère insoutenable.
Éclairons notre problème sous un autre jour, changeons de contexte. Les pays d'Afrique noire génèrent plusieurs formes d'exclusion, dont les orphelins du sida ou encore le rejet des déviants. Mais focalisons-nous sur l'exclusion qui intéresse les pays développés, à savoir, la désocialisation. Les désocialisés existent aussi au sud du Sahara, ils sont appelés des « fous » et sont plutôt rares. Comment expliquer qu'il y ait peu d'exclus (désocialisés) par exemple au Bénin, malgré une portion significative de la population béninoise en grande précarité matérielle ? De plus, au sein-même du Bénin, comment expliquer que ces exclus soient concentrés dans les parties les plus riches du pays, c'est à dire, les grandes villes ? Voici deux tentatives d'explication :
- Les exclus se déplaceraient vers la richesse.
- Ou encore, il y aurait exclusion là où le différentiel entre les riches et les pauvres serait le plus grand.
Ces hypothèses se réfutent aisément. On observe d'abord plus de désocialisés en France qu'au Bénin. Les frontières étant peu franchissables par les plus pauvres, les désocialisés du Bénin n'ont pas la possibilité de venir en France. Les désocialisés de France sont donc bien produits en France.
On observe ensuite des différentiels de richesse, au sud du Sahara, supérieurs à ceux de France. Un ingénieur béninois touche couramment dix fois le salaire d'un manoeuvre (450 euros contre 45 euros par mois) lorsque ce même rapport me paraît être de un à trois ou quatre en France. L'amplitude des rémunérations est donc plus élevée sous le Sahara.
La France produit plus de désocialisés. Elle est pourtant plus riche et la richesse est mieux répartie. On arrive ainsi au constat paradoxal que, même si au sein d'une société donnée, les individus les plus précaires sont les plus touchés, il semble que les sociétés les moins précaires produisent plus d'exclusion.
Autre motif de perplexité : l'incapacité des grands désocialisés à se réintégrer, une fois aidés. Puisqu'ils n'ont rien à perdre, puisqu'ils souffrent autant, pourquoi ne s'organisent-ils pas ? « Nous » en serions sans-doute capables. Qu'elle est cette différence qui nous sépare d'eux ? Pourquoi restent-ils perpétuellement en échec ? Patrick Declerck constate dans « Les Naufragés » que les personnes désocialisées en France présentent des séquelles psychologiques liées — souvent — à des traumatismes de l'enfance. Pourquoi ces blessés ne terminent pas tous exclus ? Pourquoi ces traumatismes ne produisent pas partout les mêmes conséquences ?
Les deux précarités évoquées ici — matérielle et psychologique — sont étroitement mêlées à la désocialisation. Sur ces deux aspects, le contexte social diffère entre la civilisation occidentale et celles des pays d'Afrique noire.
2 - La liberté individuelle contre les communautés
Dans les pays développés, les citoyens sont très libérés des emprises communautaires. Chacun peut ainsi se permettre de se fâcher avec son entourage, sa famille, de divorcer de son conjoint, d'ignorer ses voisins, de garder ses distances avec ses collègues de travail. Et pour cause : l'individu peut bénéficier d'une sécurité sociale impersonnelle et performante, qui protège des aléas matériels sans rendre redevable envers quiconque.
Imaginons un individu Occidental banal qui traverse une période un peu (mais pas trop) difficile de sa vie. Il manque de soutiens, mais préfère ne pas embarrasser son entourage. Plus étonnant : il va jusqu'à refuser l'aide que lui propose spontanément un parent proche. Pourquoi refuse-t-il ? Parce qu'en acceptant de l'aide, il se retrouverait redevable. Et donc, perdrait un peu de sa liberté future. Il serre les dents, encaisse, se débrouille avec juste l'aide des administrations... et ça passe. Quelques mois plus tard, il peut s'estimer content : il a réussi à s'en sortir sans être redevable à personne. Il est libre. Ce parcours-là, chaque Occidental le traverse de temps à autres. En refusant l'aide de son entourage pour des problèmes importants ou bénins, l'individu préserve sa liberté d'agir et de penser. A l'inverse, dans les pays communautaires, l'intégration est créée par les dettes et les créances (matérielles) de l'individu envers son entourage. Là-bas être lié, c'est le fait d'être redevable à quelqu'un.
Les valeurs occidentales sont individualistes. Nos civilisations sont construites sur une morale deux fois millénaire : « Aide-toi et Dieu t'aidera ». Chacun est ou devrait être le premier responsable de son propre parcours. Les valeurs communautaires sont stigmatisées. Il est par exemple de notoriété publique que le « communautarisme » est source de conflits, que des liens avec des organisations familiales qui obéissent à leur propre justice (« mafieuses ») sont moralement condamnables, que le copinage pour progresser en entreprise est injuste ; mieux vaut aider une connaissance qui mérite plutôt qu'un proche parent qui ne fait pas d'effort, toute corruption est immorale, etc. Pour nous préserver des sentiments communautaires, nous avons organisé nos sociétés autour d'administrations (publiques et privées) qui prennent en charge l'aide matérielle aux personnes en difficulté. En particulier dans les domaines de la santé, des retraites, du chômage. C'est à dire les trois situations qui produisent les liens moraux les plus solides chez les peuples communautaires.
Et le résultat est fabuleux ! Jamais dans l'Histoire aucun peuple n'avait été constitué d'individus aussi libres que les Occidentaux d'aujourd'hui. Jamais autant d'innovations, de confort, de débats, d'idées... Et jamais le lien social n'avait été aussi fragile. A force de protéger chacun sa liberté, de cultiver chacun une quasi-absence d'attaches, certains malchanceux finissent par voir se briser le peu de liens qui les retiennent à la société. Alors les malheureux, de déprimes en dépressions, risquent de sortir de la société. Le risque encouru est à la hauteur de notre civilisation d'exception. Terrifiant.
Note : un « lien moral » (cf définition complète ici) est le sentiment qui attache un individu à un autre au travers d'un sentiment de devoir moral. Il en existe plusieurs formes, dont notamment le lien de parenté et l'effet du don. La qualité de l'intégration d'un individu dans la société dépend du nombre et de la solidité des liens moraux qui le relient à ceux qui l'entourent.
3 - Les deux versants de la sécurité sociale
Le terme « sécurité sociale » représente la sécurité fournie par la société à l'individu. En se focalisant sur des problématiques matérielles, nos sociétés oublient l'aspect psychologique de la sécurité d'un individu dans une société. Lors de moments difficiles de sa vie, l'individu traverse des déprimes qui risquent de le mener à la dépression. Le cas échéant, les organismes de sécurité sociale assureront sur ses besoins matériels. Mais ne fourniront pas de soutien moral majeur. Or, si le mental de l'individu en danger d'exclusion flanche, les administrations risquent de lui devenir inaccessibles... et donc inopérantes. Ensuite, augmenter la durée ou le montant des aides sociales ne compense pas le manque de soutien moral. Que le soutien matériel dure six mois ou cinq ans, quand les aides cesseront, l'individu dépressif ayant rompu avec son entourage se retrouvera à la rue. Et même si les aides ne cessaient pas, l'individu ne finirait peut-être pas dans la rue... mais la souffrance reste profonde tant que la société ne lui reconnaît plus sa place.
Telle devient alors la « liberté » d'un être humain désocialisé. Il ne s'agit plus de la liberté qui permet d'orienter sa propre vie, mais d'une incapacité psychique à se contraindre au travers de liens moraux. L'acronyme « SLM » caractériserait mieux la difficulté de leur situation : « sans liens moraux ». Patrick Declerck suggère l'idée, dans « Les Naufragés », que la grande désocialisation est une maladie mentale, au même titre que d'autres maladies mentales. Une proposition qui expliquerait l'incapacité à se réintégrer d'une partie des exclus.
Une sécurité sociale complète devrait prendre en compte une intégration solide de l'être humain dans la société. Elle comporterait alors un versant matériel, qui peut être assuré d'une manière impersonnelle et donc pris en charge par des administrations. Mais aussi un versant psychologique, qui passe par des attaches solides avec des personnes.
4 - Comprendre la sécurité sociale communautaire
Dans une société communautaire, le partage est une obligation sociale qui rend le donateur socialement plus important. Mais contrairement à une éthique occidentale, l'initiative vient souvent de celui qui prend. L'entraide obligatoire pénalise ainsi les réussites personnelles. Celui qui réussit verra en effet débarquer des parents plus ou moins proches, qui vivront à ses crochets tant que les moyens existeront et sans le moindre problème moral. Le fonctionnement communautaire, c'est l'interdépendance obligatoire. C'est la spécialisation en fonction de ce que la tradition prévoit. Certaines tâches sont dévolues aux femmes, d'autres aux hommes, d'autres aux enfants, etc. La liberté d'orienter sa vie est réduite. L'individu doit accepter, d'une part la redistribution spontanée, d'autre part la place que la tradition lui a donnée. Il est avant tout un noeud dans un grand réseau de relations sociales. Ce qu'il perd en liberté, il le gagne en sécurité. Chacun bénéficie de relations sociales nombreuses et solides. Le fonctionnement des sociétés communautaires s'oppose à la liberté, freine le progrès individuel et... réduit fortement les risques de désocialisation.
Le partage est le fondement de la sécurité sociale communautaire. En partageant sa richesse présente, l'individu s'assure un entourage qui l'aidera à son tour si le différentiel de richesse venait à s'inverser. Notez cependant que l'aide qu'une personne peut espérer est moins fonction du montant donné naguère, que du constant respect de l'obligation de partage. En d'autres termes, l'essentiel est de toujours avoir partagé ce que l'on a eu à partager. Le partage génère des liens moraux par l'effet du don qui rend donne au bénéficiaire le sentiment d'être redevable. Les dons prennent souvent la forme d'échanges inégaux en valeur matérielle. Par exemple, l'achat d'un cahier à 600 francs CFA alors que le prix pour les plus pauvres est 400, crée un lien moral en faveur de l'acheteur. Un ami pauvre de la famille du vendeur, en réussissant à obtenir ce même cahier pour 350, crée un lien moral en faveur du vendeur. Ces logiques de chacun donne obligatoirement en fonction de ce qu'il a, créent en permanence des liens moraux. Dans ces sociétés, chaque individu est perpétuellement redevable à une multitude d'autres, et une multitude d'autres lui sont redevables. Un don matériel crée un lien moral. Dans les sociétés communautaires, la relation inverse est vraie aussi : un lien moral (par exemple, un lien d'amitié) implique une contrepartie matérielle.
La sécurité sociale communautaire nous montre ainsi une manière de conserver à chacun une place dans la société. On notera qu'avec juste des liens moraux, ce fonctionnement prend en compte l'aspect matériel aussi bien que psychologique de la sécurité des personnes.
Conclusion
En matière de désocialisation, nous avons vu que : 1) La précarité matérielle n'explique pas tout. En particulier, les différences d'exclusion entre, par exemple, un pays sous-développé (communautaire) et un pays occidental, nous mènent au constat paradoxal que moins de précarité matérielle engendrerait plus d'exclusion. 2) Les civilisations des pays développés sont construites sur des valeurs de liberté individuelle. Pour préserver leur liberté, certains Occidentaux vont jusqu'à refuser l'aide de leurs proches. Des administrations prennent en charge les aléas matériels des bénéficiaires en leur évitant d'être redevables envers un entourage toujours contraignant. 3) Mais une sécurité sociale uniquement matérielle ne suffit pas. La sécurité d'un être humain dans la société comporte aussi un versant psychologique. 4) Au prix de lourds freins au progrès et à la liberté, ainsi que d'une grande intolérance envers les déviants, les sociétés communautaires des pays moins développés fournissent une sécurité à la fois psychologique et matérielle au travers de liens moraux, et notamment par l'effet des dons.
Entre une approche communautaire liberticide opposée au progrès, et une approche individualiste qui conçoit des administrations pour libérer des logiques communautaires, mais qui rend du même coup la société inhumaine, y aurait-il un chemin ? Serait-il envisageable pour l'individu occidental, de revenir à plus de liens moraux sans basculer dans les travers communautaires ?
Annexe A - Idées reçues et contresens
Le chômage cause majeure d'exclusion
Le jour du licenciement est souvent perçu comme le point de départ des histoires d'exclusion. Pourquoi la perte du travail plutôt que, par exemple, la perte des indemnités de l'assurance chômage ? Peut-être parce que le travail représente une grande partie de l'utilité sociale d'une personne, et est en outre une source majeure de liens moraux.
Le chômage cause d'exclusion ? Certainement, mais plus en terme de liant social que de revenu matériel.
Éric de Rosny, dans « Les yeux de ma chèvre », étudie l'aspect intégré des soins corporels et psychiques de la médecine traditionnelle au sud du Cameroun. Cette médecine considère la malchance comme une maladie, et traite donc aussi la recherche infructueuse d'emploi. Une citation illustre nos propos :
« Jean Fotsing se sent en meilleur posture pour trouver un travail (...) Il sort de son séjour au col de Batié [son village], avec le sentiment que la malédiction de son père est levée, avec l'assurance que personne ne lui reproche rien dans sa famille (...) Il n'y a pas de réussite durable — le cas de Jean Fotsing en est une illustration — sans une infrastructure sociale stable. On s'étonne de ce que les Bamiléké soient parmi les plus aptes à réussir en affaires, tout en restant attachés aux coutumes de leur chefferie. Mais l'un s'explique justement par l'autre. »
Ici, la cause du chômage était un défaut d'harmonie avec l'entourage.
La sécurité matérielle protège-t-elle ou fragilise-t-elle ?
La richesse matérielle est un facteur d'intégration, ne serait-ce qu'au travers des sorties « entre amis » qui ne sont pas gratuites. A entourage et à déprime égale, l'individu riche sera moins en danger que l'individu précaire. De plus, la vie dans la rue implique souvent un grand bond en avant dans la désocialisation. Parfois irrémédiable. La richesse matérielle peut préserver un individu de la rue, et donc de la grande désocialisation. Telle est d'ailleurs le résultat des protections administratives contre l'exclusion : un grand nombre de bénéficiaires leur doivent probablement leur non-désocialisation.
D'un autre côté, une fuite en avant vers toujours plus de protection matérielle impersonnelle, a un effet négatif. Elle envoie un signal fort aux communautés — et en particulier aux familles — comme quoi la sécurité de tous est déjà assurée. Ce qui n'incite pas les communautés à rester soudées en cas de coup dur. Ainsi, à trop travailler sur le côté matériel de la sécurité sociale, les Occidentaux désagrègent l'aspect psychologique de leur sécurité.
La précarité matérielle, cause ou conséquence ?
Deux sens possibles dans la relation entre la précarité et l'exclusion. On sait que la précarité matérielle est l'une des causes qui peut fragiliser l'intégration d'un individu dans la société. Ensuite, la perte des liens moraux et la déprime risquent de s'alimenter mutuellement jusqu'à la désocialisation ; cette dernière se traduisant par une grande précarité matérielle.
Alors, est-ce celui qui n'a plus rien qui se retrouve exclu, ou plutôt celui qui se fait exclure, qui se retrouve sans rien ?
La richesse des sociétés engendrerait-t-elle de l'exclusion ?
Nous avions noté plus haut que les sociétés riches semblaient engendrer plus d'exclusion. Dans les civilisations d'aujourd'hui, il existe une relation manifeste entre les libertés individuelles et la richesse d'une société. Je ne débattrai pas ici de laquelle engendre laquelle, on peut cependant constater que le développement d'une civilisation et la liberté des individus qui la composent, vont de pair. Peut-être qu'au fond la relation n'est pas tant entre exclusion et richesse de société, mais plutôt entre exclusion et valeurs de liberté ou de progrès individuel.
Enfants des rues au Sahel
Les enfants des rues dans les villes du Sahel sont un phénomène récent. Ces enfants reproduisent entre eux des sociétés communautaires que beaucoup d'Occidentaux qualifieraient de « mafieuses » : ceux qui acceptent d'échanger avec eux deviennent des protégés alors que ceux qui refusent sont considérés comme de potentiels ennemis. Par exemple, l'adulte qui prend l'habitude de donner 100 francs CFA (0,15 euros) à l'enfant qui garde les mobylettes au marché, est protégé sur l'ensemble du marché. En revanche, s'il refuse, il risque des problèmes ou de se faire siphonner son véhicule. Ce fonctionnement est à l'image de la société africaine régulière, et il existe de nombreux ponts entre eux et cette dernière. Les enfants des rues sont donc relativement socialisés, du moins tant que la drogue les épargne.
Annexe B - Chiffres
- Au moins 86 000 SDF en 2001 en France. (INSEE Première, janvier 2002)
- 300 000 autres personnes seraient en situation de grande précarité, sans logement stable. (P. Declerck, « Le sang nouveau est arrivé, l'horreur SDF », 2005)
- Un SDF sur trois travaille. Il s'agit de petits boulots peu stables. (INSEE Première, octobre 2003)
- La plupart des grands désocialisés ont vécu des traumatismes lors de leur enfance. (P. Declerck, « Les naufragés », 2001)
- L'alcoolémie moyenne de la population en consultation à Nanterre, a été estimée à l'équivalent de 4 à 5 litres de vin par jour et par personne. (P. Declerck, « Les naufragés », chap. « Miserere », 2001)
- L'espérance de vie dans la rue serait autour de 50 ans, selon le collectif des « Morts de la rue ». (cf cet article de la LCR, 2005)
- Un Français sur deux aurait peur de devenir un jour SDF, selon un sondage BVA réalisé fin 2006 pour Emmaüs-La Vie-L'Humanité. (cf cet article de L'Express, 2006)