Papiers
Publié le 27 juin 2007, mis à jour le 3 décembre 2007.

Toujours dans le cadre de mon engagement sur l'exclusion sociale, voici une lettre ouverte rédigée à l'attention des Chrétiens.


Espoirs
Une lettre à mes amis Chrétiens.

A l'origine était le fonctionnement communautaire. La communauté était la famille et la famille était la communauté. Chaque être humain bien à la place fixée par les traditions, chacun dépendant de la bonne marche des autres, et le cas échéant, tous d'accord pour expulser le déviant qui tenterait de transgresser. Une vie jugée réussie ne l'était pas du fait d'un accomplissement personnel, mais plus d'une constante observation de l'ordre établi.

La religion chrétienne nous a donné deux clefs qui promettent l'accomplissement de chacun. La liberté individuelle d'abord. Il a été dit : « Aide-toi et Dieu t'aidera », et ainsi, chaque être humain est devenu le premier responsable de son propre parcours. Ensuite la liberté a fait de l'innovation une valeur. Elle favorise le progrès vers plus de rationnalité. Mais en faisant dépendre l'individu de lui-même plutôt que d'autrui, la liberté détruit du même coup le lien originel entre les êtres humains -ce lien de dépendance dont les traditions communautaires étaient garantes. La destruction du lien social laisse un vide entre les êtres humains.

L'Amour du prochain est l'autre clef. L'amour fraternel peut remplir le vide laissé par le recul des traditions. En considérant l'amour du prochain comme le prolongement de celui d'un père envers les humains, l'Amour devient une racine sur laquelle tout se contruit. Les sociétés laïques modernes ont malheureusement égaré cette partie du message des Chrétiens. La liberté est une valeur qui tend maintenant à l'universalité... mais l'amour ? La tolérance est prônée pour des impératifs de paix sociale. Le respect, plus rarement suggéré. Mais l'amour ?

La liberté sans amour nous rend fragile. Sans amour, le vide laissé par les traditions repoussées, nous rend malade.

Le progrès technique propulsé par la liberté individuelle, n'a pas de fin. Sans amour, la course au progrès est sans objet. Pour quelle raison produisons-nous plus aujourd'hui qu'hier, et demain plus encore qu'aujourd'hui ? Quel est le but ? Qui pose la question du sens ?

En vérité, si tant d'êtres humains s'acharnent chaque jour à tant travailler et à perpétuellement s'adapter à nos sociétés changeantes, c'est parce que le travail est une source d'utilité sociale. Dans ce monde en manque de sens, le travail, au moins, donne du sens au travailleur. Les liens entre les êtres humains sont devenus si faibles que chacun se raccroche au peu qu'il lui reste. En participant chaque jour à l'effort commun, les travailleurs comblent comme ils le peuvent leur manque de lien social.

Ainsi la liberté crée les conditions pour le progrès mais détruit simultanément le lien social originel. Le manque de lien social fait que les êtres humains se raccrochent au travail et amplifient encore le progrès technique. Le progrès stresse les sociétés dont les membres doivent s'adapter. Cependant, bien que cet engrenage n'ait pas de fin, il ne s'agit pas d'un cercle vicieux. Car en retour, le progrès n'entretient pas la liberté. Aussi, chacun, individuellement, peut aisément y échapper. Il suffit d'avoir conscience de la nécessité de l'amour fraternel. J'ignore pour ma part si la liberté et l'Amour, ces deux clefs présentes dans vos livres, sont ou non d'origine divine. J'ai en revanche conscience que le monde n'est pas et ne sera probablement jamais chrétien dans son ensemble. Pourtant, si réellement vous aimez votre prochain, alors vous avez le devoir de propager votre message.

L'Amour peut sauver.


Quelques références qu'un ami m'a transmises...

Matthieu, chapitre 22 :

35 Un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve :
36 « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
37 Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit.
38 Voilà le grand, le premier commandement.
39 Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. »

Première lettre aux Corinthiens :

01 J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
02 J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien.
03 J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j'aurais beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert à rien.
04 L'amour prend patience ; l'amour rend service ; l'amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ;
05 il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ;
06 il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
07 il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
08 L'amour ne passera jamais.

Première lettre de Saint Jean :

08 Celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour.

D'accord, pas d'accord ? Réagissez !
Pour réagir à ce document, n'hésitez pas à ajouter un sujet sur le forum.

© Copyright 2007 Thomas Mur. Ce document est libre, vous pouvez le copier et modifier librement les copies selon les termes de la Licence Art Libre ou ceux de la Licence GNU FDL, au choix.